gâteau aux pommes facile

Fin septembre 1989, le ministre des Finances, Valentin Pavlov (futur Premier ministre de l’URSS), rendit compte des résultats de l’enquête menée par ses services à Spitak. En 30 secondes la ville de Spitak a été détruite. Ils relataient le cas d’un groupe d’Azéris de Kursaly qui aurait été violemment pris à partie par des Arméniens à Spitak. Dans ce contexte, le retour des villageois devenait impossible. L’échange individuel impliquait également le temps de trouver une maison et de s’acquitter de l’inévitable paperasserie [28]. D’abord, parce que des villes importantes ont été frappées et que le plus grand nombre de victimes était concentré dans les agglomérations. Ainsi, le Fonds Arménien Hayastan a participé activement à la construction et à la réhabilitation de logements, d’écoles, d’hôpitaux et d’infrastructures dans l’ensemble de l’Arménie et plus particulièrement dans les régions Nord du Shirak et du Lori, sinistrées lors du séisme du 7 décembre 1988. Les villageois soutenaient que les autorités locales réinterprétaient le décret gouvernemental d’assistance aux victimes pour en exclure les Azéris. Les paysans allaient vendre le produit de leurs lopins et leur bétail sur le marché à Spitak. Cette procédure révoltait les plaignants qui fustigèrent le travail des commissions d’évaluation, qualifiées de « partiales ». Plusieurs artistes dont la soprano Hermineh Yerissian, la mezzo-soprano Hélène Cospen et le baryton basse Mourad Amirkhanian, participent avec l'orchestre de chambre Euridys dirigé par Dominique Sourisse, à cette manifestation. Pour plus de précisions, voir National statistical service of the Republic of Armenia (2003), pp. Diana Mkrtchyan, aujourd’hui installée à Caen, où elle préside l’association culturelle arménienne Arevik, était, le 7 décembre 1988, élève de CM1-D à l’école russe de Léninakan, en Arménie. Treize mois après le tremblement de terre, d'Erevan à Leninakan les rescapés vivent entre le fatalisme et l'espoir », Le Monde ,‎ 9 janvier 1990 ( lire en ligne ) . Un groupe important de villageois de Saral et la majorité de la population de Kursaly étaient le 7 décembre dans leurs villages. Les villages à majorité azérie de Saral et Kursaly, dans le district de Spitak, furent pris au cœur de la tourmente politique et tellurique. Cependant, le district laisse faire : « Même dans ces moments si difficiles, le district ne nous a fourni aucune aide. Cet article montre l’enchevêtrement de la catastrophe naturelle et de la catastrophe politique à travers un conflit d’indemnisation de sinistrés du tremblement de terre. Essentiellement, les recherches en anthropologie et sociologie ont montré comment les écarts de vulnérabilité aux catastrophes étaient les fruits des inégalités de développement et d’un accès inégal aux ressources. Le séisme de 1988 en Arménie est un séisme de 6,9 sur l'échelle de Richter qui dévaste la région de Spitak, en Arménie (alors en Union soviétique), le 7 décembre 1988 à 11 h 41 (heure locale). 120 foyers arméniens sont indemnisés. Au début, il fallait répondre au plus pressé. 85 Les autorités avaient dénombré 250 personnes à Saral le 7 décembre. Inscription au Phonéthon On est très loin de la vision d’ennemis héréditaires maintenus dans une cohabitation forcée par la pax sovietica, et prêts à reprendre leurs ataviques conflits dès la chape totalitaire disparue. « Quelques familles de notre village [Saral] ont été hébergées temporairement (nous soulignons : temporairement !) Plus d’une fois, la population a dû quitter ses maisons et chercher de l’aide auprès des gardes-frontière », lit-on dans la plainte des Azéris du district d’Amasija qui font écho à celle des habitants de Halis : « Dans les magasins [du chef-lieu], on ne laisse pas approcher les Azerbaïdjanais. Évacués vers l’Azerbaïdjan, ils réclamèrent tout au long de 1989 le droit au retour et l’indemnisation des biens perdus dans la catastrophe. En voici la justification : 64 Ces chicanes de Spitak contre les villageois azéris rappellent les procédures réglementaires mises en place dans les années 1920 par les pouvoirs locaux du Nakhitchevan, soucieux d’empêcher le retour des réfugiés arméniens en excluant du partage des terres ceux qui ne se trouvaient pas sur place (M. Markar’janc au Conseil des ministres d’URSS ; GARF R-5446/150/2093/28–30. C’est l’étonnement qui domine dans les lettres des villageois : ils s’attendaient à « voir triompher la raison » et à recevoir une « aide efficace » du district pour faire cesser les attaques des bandes « extrémistes » et les humiliations que leur infligeaient des « hooligans » anonymes. À tout moment, on peut recevoir un coup par derrière, s’exposer à d’horribles injures » [12]. It is filled with translated abstracts and articles from key French-language journals. rménie et l’expulsion des sinistrés azéris de, e refus d’arbitrer : le gouvernement soviétique entre impuissance et démission, Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire, Les pressions sur les populations minoritaires et les déplacements forcés en Azerbaïdjan et Arménie après les pogroms de Soumgaït, Saral et Kursaly : deux villages menacés d’expulsion à la veille du séisme, Le séisme du 7 décembre et les « doubles victimes », Le refus d’arbitrer : le gouvernement soviétique entre impuissance et démission, http://sumgait.info/press/sgazeta/sgazeta-871224.htm, http://pubs.er.usgs.gov/#search:basic/query=spitak/page=1/page_size=100:0, http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,956559,00.html, http://news.bbc.co.uk/hi/russian/in_depth/newsid_3681000/3681079.stm, http://karabah88.ru/history/armenia_sovetskaya/06_spitak_1988_sroki_i_uroki.html. Les minorités azéries et arméniennes dans les campagnes d’Arménie et d’Azerbaïdjan hors-Karabagh subissaient l’escalade de la tension autour de cette région [9]. Après huit ans de présidence, Eric Martin passe la main à Thomas Pontin et Patricia Royant, pour une double présidence du club. « Déclaration de Saral » ; GARF R-5446/150/2093/7. 149-150. Outre-Atlantique, la chanteuse et actrice Cher, elle aussi d'origine arménienne, est venue apporter son soutien au peuple arménien à travers son don à la Croix-Rouge. En moins de huit secondes, une faille s'est ouverte sur une longueur de 20 kilomètres. Le séisme de 1988 en Arménie est un séisme de 6,9 sur l'échelle de Richter qui dévaste la région de Spitak, en Arménie (alors en Union soviétique), le 7 décembre 1988 à 11 h 41 (heure locale). Bernard Guetta, « Épicentre du séisme en Arménie Spitak, ville-tombeau », Le Monde,‎ 16 décembre 1988 (lire en ligne). Après tout, les 205 roubles par personne dépassaient légèrement le montant prévu par le décret (200 roubles) sans compter les indemnités pour la perte de soutien de famille. On pense aux Arméniens expulsés d’Azerbaïdjan et arrivés à Spitak la veille du séisme. Considérant que la majorité des habitants du village de Saral et quelques familles du village de Kursaly ont quitté le district pour la RSS d’Azerbaïdjan avant le séisme en emportant avec elles la plus grande partie de leurs biens, fixer la compensation pour les biens perdus à 20 % de la somme [prévue par le décret gouvernemental], calculée à partir de l’ensemble des habitants du foyer. Mais là il fallait tenir bon ». Elle ne s’appliquait qu’à eux seuls et à eux tous : outre Saral et Kursaly, la même règle des 20 et 30 % valait pour les Azéris vivant dans le village arméno-azéri de Šavan, et pour eux seuls [59]. Des artistes français, menés par Charles Aznavour, d'origine arménienne, ont enregistré une chanson, Pour toi Arménie, pour venir en aide financièrement aux victimes de la catastrophe. Bref, puisqu’un accord engageant tout le monde était impossible, les villageois souhaitant partir entendaient procéder à un échange de particulier à particulier, avec une évaluation impartiale des propriétés comme la prévoyait la législation soviétique. 106-118 ; Suny, 1993, pp. En outre, le Fonds Arménien de France travaille étroitement avec des collectivités françaises : villes, départements, régions, ainsi qu’avec des parlementaires qui le soutiennent financièrement et font appel à ses compétences pour mener à bien des réalisations sur le terrain, répondant à leurs exigences. Pour légaliser tant l’expulsion des Azéris que l’occupation par les nouveaux venus arméniens, les autorités du district tentèrent de faire croire à un accord amiable préliminaire, fondant « l’échange » entre villageois azéris et arméniens. À partir de l’analyse d’un conflit d’indemnisation, l’article montre comment les autorités du district de Spitak ont manipulé le programme de reconstruction pour empêcher les sinistrés azéris de revenir dans leur village. 60 À Kursaly, même à supposer que les « presque 120 familles » mentionnées avaient eu le temps d’échanger leur maison et de déménager avec leurs biens avant cette date, elles ne représentaient de toute façon qu’une minorité des foyers. La ville de Leninakan (actuelle Gumri) est détruite à 60%, et perd une part importante de sa population. Un scénario similaire se déroula à Spitak. De nouveaux pogromes contre les Arméniens à Kirovabad accélérèrent leur exode hors d’Azerbaïdjan (Suny, 1993, p. 207). Ce matériau est à la fois exceptionnel et limité. Seule une minorité des villageois s’est dite prête à accepter l’échange des maisons, à condition que celui-ci soit « officiel, conforme à la loi [ ], sans violences ni menaces, sur une base strictement volontaire ». Les autorités pouvaient couvrir les expulsions et confiscations d’un voile de légalité en invoquant un « échange » de villages. Sur toutes les versions linguistiques du site sputniknews.com, les commentaires publiés par l'utilisateur peuvent être édités. Dans leurs plaintes au gouvernement soviétique, les habitants des deux villages à majorité azérie susmentionnés relataient la détérioration de leur situation à partir de novembre. D’une part les propriétaires réfugiés en Azerbaïdjan n’étaient pas présents au moment de l’évaluation ; d’autre part, les commissions n’étaient pas représentatives de la communauté villageoise : aucun des 75 députés du conseil villageois n’en était membre et « elles ne tenaient compte ni de l’avis des vétérans de guerre et du travail, ni des communistes, ni des représentants des organisations sociales » [53]. Fin novembre, certains habitants de Saral et Kursaly pensaient venu le moment de quitter le village dans les moins mauvaises conditions possibles en l’échangeant, ainsi que leurs maisons, avec un village arménien minoritaire en Azerbaïdjan. Archives d’État de la Fédération de Russie (GARF), fond R-5446 (Conseil des ministres de l’URSS), inventaire 150, dossier 2093 : « De l’indemnisation des habitants des villages de Saral et Kursaly du district de Spitak de la RSS d’Arménie pour les dégâts matériels suite au tremblement de terre... », feuillet 3. La compensation pour les maisons détruites était au cœur des récriminations des villageois car les pétitionnaires étaient déterminés à retourner s’installer dans le district de Spitak. Markar’janc se contentait de reproduire l’argumentation du district mais l’avait nettoyée de quelques tournures prudentes, remplaçant « presque 120 familles » par « 120 familles » et « les habitants de Saral, dans l’ensemble » par simplement « les habitants de Saral » [60]. Alors qu’une grande partie du nord de l’Arménie était détruite en décembre 1988 par un puissant tremblement de terre, le contentieux entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’envenimait dans le sillage du pogrom de Soumgaït de février 1988. Quelques jours après le séisme du 7 décembre 1988, le gouvernement soviétique prit un décret d’assistance et d’indemnisation à destination des victimes. Confronté à une situation humaine et logistique insurmontable, il a tout fait pour sauver la ville. Les technologies que nous mettons en œuvre pour ce faire sont décrites en détail dans la Politique d’utilisation des cookies et d’enregistrement automatique. Bernard Guetta, « Épicentre du séisme en Arménie Spitak, ville-tombeau », Le Monde,‎ 16 décembre 1988 (lire en ligne). Ils font état de comportements diamétralement opposés parmi les chauffeurs arméniens dont ils connaissent certains. « Revue des lettres sur la question de la Région autonome du Haut-Karabagh » à V. I. Boldin, directeur du Département général du CC du PCUS, 5 mars 1988 ; GARF R-9654/10/85/1-9. Ils prirent contact avec des propriétaires pour savoir si un échange serait possible mais ces derniers refusèrent d’échanger leur maison contre des ruines [66]. Un deuxième contentieux particulièrement tenace touchait à l’indemnisation des « biens domestiques » – essentiellement le bétail, les cultures, les semences et l’outillage agricole appartenant aux foyers. Aucune qualification technique ou La centrale nucléaire de Metsamor a été arrêtée suite au séisme. 5 http://sumgait.info/caucasus-conflicts/chardakhluletters.htm. Arutjunjan et Markar’janc à Ryžkov, 27 mars 1989 ; GARF R-5446/150/277/98. Elles ont su tirer parti du séisme pour promouvoir l’homogénéisation ethnique de la région sinistrée. Si vous avez des questions ou des inquiétudes concernant notre Politique de Confidentialité, veuillez nous contacter à privacy@sputniknews.com. Le chiffre officiel de 24 985 est une estimation basse du nombre total de morts comme le montre Nikonov, 2003. Il est exceptionnel, d’une part, par la richesse et la précision des plaintes et, de l’autre, par la présence de documents explicatifs détaillés émanant de tous les niveaux de décision, local, républicain et central. Il recommanda au gouvernement soviétique d’astreindre le gouvernement arménien à indemniser complètement les « biens domestiques » des Azéris, annulant la norme illégale des 20-30 %. Saral (écrit parfois « Sarol ») et Kursaly, qui comptaient quelque 350 foyers chacun totalisant quelque 4 000 habitants avant le séisme [15], étaient situés à 4-6 kilomètres à l’est de Spitak, chef-lieu du district du même nom en Arménie [16]. Le séisme de 1988 en Arménie est un séisme de 6,9 sur l'échelle de Richter qui dévaste la région de Spitak, en Arménie (alors en Union soviétique), le 7 décembre 1988 à 11 h 41 (heure locale). Certains avaient des proches ou des parents à Bakou. Dans un premier temps, le gouvernement soviétique renvoya leurs plaintes aux autorités arméniennes. En raison de l’estimation erronée de la sismicité de la région – une faille de surface qui passait juste entre Nalband et Spitak, du nord-ouest au sud-est n’avais pas été prise en compte –, les normes parasismiques étaient inadaptées aux secousses du 7 décembre. Afficher les autres solutions . Le 7, un violent tremblement de terre secoue le nord de l'Arménie. Les deux blocs de fracture en présence ont instantanément coulissé l'un sur l'autre, en biseau. Les villageois citent les noms de trois déportés qui seraient morts et évoquent des blessés par balles. Les entraînements ont repris. Les villageois continuent, à l’été 1989, d’adresser des plaintes au gouvernement soviétique, rejetant les arguments du district sur le déménagement des biens mobiliers et du bétail avant le séisme : 75 De nombreuses questions restent ainsi en suspens et ne pourront trouver de réponse qu’au terme de nouvelles recherches. Le cas de Saral et Kursaly se distingue néanmoins par la rapidité de la marginalisation des villageois pris dans un conflit qui les dépassait : alors que dans bien des études de cas, la vulnérabilité est construite dans l’histoire via des processus sociopolitiques et économiques de longue durée (appauvrissement, exode rural), le contexte évolue très vite à Spitak, au cours du deuxième trimestre de 1988. Les deux déclarations, de Saral et de Kursaly étaient réunies dans le même bordereau manuscrit intitulé « Les habitants des villages de Saral et Kursaly, district de Spitak, RSS d’Arménie au Soviet suprême de l’URSS, au Soviet des nationalités du Soviet suprême de l’URSS, à la commission du Soviet des nationalités pour la politique nationale et les relations entre les nationalités, au Comité du Soviet suprême de l’URSS pour les questions de la, « Déclaration collective des anciens habitants du village de Kursaly, district de Spitak, RSS d’Arménie, ayant souffert du séisme, résidant temporairement dans la ville de Bakou », 193 signatures, non datée, dactylographiée, remise en mains propres lors d’une audience accordée par Anatolij Luk’janov le 30 novembre 1989 (exemplaire de Vitalij Dogužiev) (désormais « 2. Chacun des 376 foyers indemnisés de Kursaly aurait obtenu 10 487 roubles pour l’immobilier, dans la moyenne de l’indemnisation pour toute la zone sinistrée. Son épicentre se situait à une dizaine de kilomètres au nord de Spitak. Ce sont surtout les faibles sommes versées au titre de l’indemnisation des biens mobiliers, du bétail et du lopin personnels qui frappent : 7 813 à Kursaly et seulement 1 194 roubles à Saral alors que chaque famille aurait dû en toucher près de 20 000 en moyenne. Recherche - Solution. Les groupes marginalisés ou en voie de marginalisation sont, eux, les grands perdants des programmes de reconstruction quand les leviers de contrôle sont aux mains d’autorités déterminées à mettre en œuvre un agenda politique destiné à les exclure. Le gouvernement arménien s’y opposa catégoriquement : il n’envisageait qu’une réévaluation des montants « pour certains citoyens sur une base individuelle » [74]. Le même schéma où la violence socio-politique redouble la violence tellurique est convoqué symétriquement dans les écrits des villageois azéris et de N. Muradjan [48]. You might also want to visit our International Edition. Les commissions refusaient de considérer le cas des habitants qui n’étaient pas mentionnés sur les listes de résidents, incomplètes, dressées par le district, privant ainsi d’indemnités une partie des villageois [54]. 51 Elles n’ont pas d’équivalent par la quantité, l’engagement et l’insistance dans toute la documentation accessible sur les opérations de reconstruction après le séisme du 7 décembre 1988. Avec un foyer à 5 km de la surface seulement, les secousses, essentiellement horizontales, provoquèrent d’effroyables dégâts : une zone de 80 km de diamètre entre Leninakan (Giumri aujourd’hui) et Kirovakan (Vanadzor) fut prise dans une meurtrière étreinte. Émirats arabes unis, Bahreïn et Israël: un accord pour la paix ou la scission? En moins de huit secondes, une faille s'est ouverte sur une longueur de 20 kilomètres. Aujourd’hui village de Čanlybel en Azerbaïdjan. À Kyzyl-Šafag, les villageois avaient de leur propre chef évacué femmes et enfants vers la Géorgie voisine fin 1988, quand la situation devint dangereuse. Ma gratitude va également à Silvia Serrano, Sandrine Revet et Ronald Suny qui ont bien voulu me relire. Le gouvernement soviétique se vit obligé de diligenter deux enquêtes : l’une, pénale, pour éclaircir les circonstances et les responsabilités dans le déplacement forcé des Azéris, dont la documentation n’est pas accessible, et l’autre, financière, pour établir si les Azéris avaient bien fait l’objet de discriminations à l’indemnisation. On l’insultera sans le recevoir. Une ou deux fois, j'ai reçu un fort coup sur la tête. À 11h41, le 7 décembre 1988, la région nord-ouest de l’Arménie a été dévastée par un fort séisme. Il est probable que, compte tenu des menaces, certains chefs de famille aient jugé nécessaire d’éloigner leurs familles, tandis qu’eux-mêmes restaient pour garder les biens [31]. English abstract on Cairn International Edition. Dans les villages aussi, la situation empirait : un nombre croissant de villageois arméniens fut obligé de quitter l’Azerbaïdjan et de villageois azéris, l’Arménie. Les immeubles à neuf niveaux en préfabriqué à ossature en béton et les immeubles à cinq niveaux en pierre, qui formaient le visage de la modernité urbaine, s’effondrèrent comme des châteaux de cartes, même si d’autres bâtiments et ouvrages d’art récents résistèrent nettement mieux. Aux dires des villageois, le tremblement de terre détruisit entièrement les deux villages. Premièrement, l’allocation extraordinaire de 200 roubles promise par le décret ne leur avait pas été réglée dans sa totalité : au lieu d’être versée à chacun, elle l’avait été à chaque famille. Entrant dans le même jeu de la polarisation ethno-politique, des Arméniens victimes du séisme exigèrent immédiatement après l’événement que l’aide azerbaïdjanaise soit écartée d’office [51]. L’échange légal, surtout dans les conditions qui caractérisaient l’Arménie et l’Azerbaïdjan pendant le conflit du Haut-Karabagh, nécessitait plusieurs mois. Les sauveteurs n'ont pu sauver que 80 personnes prisonnières des décombres. En 1837, la ville est rebaptisée Alexandropol sous l'Empire russe puis, en 1924, Léninakan pendant la période soviétique. S’il y a eu échange en bonne et due forme, on ne comprend pas pourquoi Muradjan parle de « réfugiés arméniens » et de « déportés » du village de Čardakhly arrivés à Spitak le matin du 7 décembre (Ibid., 1998, p. 23). 12 « Déclaration de Saral » ; GARF R-5446/150/2093/13 et 14-15. 7 Quand ce ne fut pas le cas, les équipes de constructeurs venues d’Azerbaïdjan, constamment attaquées, durent partir les premières dès le milieu de 1989. Déroulement. Rechercher Il y a 1 les résultats correspondant à votre recherche Cliquez sur un mot pour découvrir sa définition. Droit d'auteur : les textes des articles sont disponibles sous. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. L’image d’une catastrophe urbaine s’est imposée dès les premières heures du séisme pour plusieurs raisons. Une plainte collective similaire parvint au gouvernement le mois suivant en provenance de plusieurs villages du district d’Amasija, situé au nord-ouest de l’Arménie, où vivait une importante minorité azérie [13]. En quelques mois, chacune des républiques procéda à l’homogénéisation ethnique de son territoire. Plus de 20 000 militaires ont participé aux opérations de sauvetage, plus les volontaires. Daniel Schneidermann, « Noël en Arménie : le goût de revivre. Le gouvernement soviétique s’est montré incapable de rétablir la justice et la pluralité ethnique, précipitant son discrédit au Caucase. Ces villageois ont adressé quatre pétitions aux autorités centrales en 1989. Des Arméniens avaient occupé les maisons vides. 44 Troisièmement, ils n’avaient pas reçu la compensation prévue pour leurs « biens domestiques » détruits lors du séisme. Classiquement, la catastrophe accentue la vulnérabilité sociale des groupes minoritaires. Or les efforts du comité exécutif n’aboutirent pas puisque, comme nous venons de le voir, Čardakhly fit finalement l’échange avec Verin Kerplu. Les archives moscovites ne révèlent pas si les villageois ont finalement été indemnisés conformément à la loi pour leurs biens et leurs maisons. Le phénomène a atteint une amplitude de 1,6 mètre. 76 Ça secouait comme ça secoue peut-être sur un bateau pendant une tempête. Le travail de sauveteur nécessitait d'avoir l'estomac bien accroché et une stabilité psychique mais nous sommes tous des gens comme les autres. Le 23 novembre 2008, un gala souvenir est organisé en la cathédrale Sainte-Croix-des-Arméniens, dans le troisième arrondissement de Paris, pour commémorer les vingt ans du tremblement de terre. Il s’agit, d’après le ministère, d’Arméniens expulsés d’Azerbaïdjan ayant « échangé leurs bâtiments ou appartements » avec des habitants de Saral et Kursaly à une date indéterminée. « Déclaration de Saral » ; GARF R-5446/150/2093/3. Décret du Conseil des ministres de la RSS d’Arménie du 19 février 1989, cité dans Virabjan, 2008, pp. Au début de 1989, le gouvernement arménien reçut un déluge de plaintes sur le travail de ses commissions d’évaluation. Une lettre particulièrement longue et travaillée, signée par 210 chefs de famille de Saral, est remise au Soviet suprême en août par un ancien habitant envoyé en messager, Ismajlov Vagif Kurban ogly [6]. À la veille du séisme, Erevan, Bakou, Kirovabad, le Nakhitchevan et Stepanakert étaient sous le régime de l’état d’urgence (Suny, 1993, pp. 281-285). professionnelle n’est requise. 47 À Kursaly, 21 personnes périrent et plus de 70 furent blessées [44]. Recherche - Définition. » Pire, le district trahit son « obligation » d’assurer la sécurité des villageois : « Ce sont plutôt de mauvaises surprises qui nous attendaient de la part du district ». Ils partageaient leur indignation en se tenant au cadre établi du « parler soviétique » : 20 Sans réfuter explicitement la déportation du 30 novembre dans la version qu’en donnaient les villageois, Markar’janc mettait en avant le caractère volontaire des départs antérieurs au séisme : À Saral, échange du village entier avec le village arménien de Čardakhly sous l’impulsion du directeur du sovkhoze et « conformément au souhait des habitants » ; à Kursaly, échange individuel voulu par 120 particuliers contre les maisons d’Arméniens vivant en divers lieux de l’Azerbaïdjan, sans accord global avec un village. Traduction de l’arménien en russe certifiée conforme par le comité exécutif ; GARF R-5446/150/2093/24–25, ici 25. Les pogroms anti-arméniens de Soumgaït, près de Bakou, eurent un effet moteur dans l’évolution de la revendication arménienne sur le Karabagh et dans le développement du conflit entre les républiques arménienne et azerbaïdjanaise. Ce dynamique chef d’entreprise entériné dans ses nouvelles fonctions de premier secrétaire le jour même de la catastrophe – il était à Erevan dans le bureau d’Arutjunjan le matin du 7 décembre – se retrouvait en charge d’un district complètement ravagé (Muradjan, 1998). Pour ce dernier, qui reprenait les arguments développés par Muradjan et Ajdzhjan, l’affaire était entendue : 71 En revanche, certains chauffeurs de bus « ont révélé leur caractère dans ces heures difficiles pour nous, ne nous ont pas abandonnés, nous ont aidés, nous ont conduits avec nos blessés jusqu’à la frontière azerbaïdjanaise (district de Kazakh) » [32]. La vidéo de la «destruction de chars» azerbaïdjanais partagée en ligne par la Défense arménienne, Un neurologue nomme des symptômes d'un AVC imminent, La fuite d’oxygène sur l’ISS gagne en ampleur, Une majorité de Français souhaite le retour d'Édouard Philippe dans la vie politique, L’Azerbaïdjan a lancé des systèmes de lance-roquettes lourds dans la bataille, assure l’Arménie, Application StopCovid, une opération qui tourne au fiasco. Près de 970 000 personnes se sont retrouvées dans la zone sinistrée. Vous avez été déconnecté car votre compte est utilisé à partir d'un autre appareil. Association Française du Génie Parasismique (AFPS), Dernière modification le 23 juillet 2020, à 22:34, Portail des sciences de la Terre et de l’Univers, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Séisme_de_1988_en_Arménie&oldid=173200668, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, entre 20 000 et 30 000 morts, officiellement 15 524 blessés. Spitak (en arménien Սպիտակ) est une ville du nord de l'Arménie, située dans le marz de Lorri.En 2008, elle compte 15 145 habitants [1].. Spitak fut l'épicentre du séisme du 7 décembre 1988 de magnitude 6,9 sur l'échelle de Richter, qui dévasta la quasi-totalité de la ville.. Galerie L’expression « économie des catastrophes » décrit la corrélation historique entre la réaction aux phénomènes catastrophiques et l’aménagement économique de l’environnement. Les familles de 21 personnes décédées pendant le séisme furent indemnisées [71]. En 30 secondes la ville de Spitak a été détruite. Nous nous engageons à protéger vos informations personnelles et nous avons mis à jour notre Politique de Confidentialité afin de nous conformer au Règlement général sur la protection des données (GDPR), nouveau règlement de l'UE qui est entré en vigueur le 25 mai 2018. Ainsi, au cours de 1988, d’après les chiffres officiels, 158 000 Arméniens durent quitter l’Azerbaïdjan sur une minorité forte de 475 000 personnes et 141 000 Azéris sur 160 000 connurent le même sort en Arménie. Le 13 janvier 1990, un nouveau pogrome anti-arméniens à Bakou fit 68 morts, 156 blessés, et accula 25 000 personnes au départ. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) 111 pays dont la Belgique, le Royaume-Uni, l'Italie, le Liban, la Norvège, la France, l'Allemagne et la Suisse ont aidé l'URSS en fournissant des équipements pour les travaux de sauvetage, en envoyant des spécialistes, de la nourriture et des médicaments. 22 Vous pouvez toutefois désactiver les cookies dans les paramètres En outre, le 7 décembre, tout le village travaillait dans les champs afin de livrer les betteraves à l’usine de sucre. L’expression, forgée par Eric Jones en 1987 pour décrire la reconstruction de l’Europe après la Deuxième Guerre mondiale, a pris un sens nouveau depuis les travaux de Naomi Klein sur le « capitalisme des catastrophes » (Jones, 2003, p. 23 ; Klein, 2008). « Déclaration collective des habitants du village de Saral », 210 signatures, non datée, dactylographiée, remise en mains propres lors d’une audience au Soviet suprême de l’URSS le 17 août 1989 (désormais « Déclaration de Saral ») ; GARF R-5446/150/2093/2– 18 et 24-25. Son action consiste à construire ou rénover les réseaux électriques, les canalisations d’eau, percer des routes, bâtir des ponts, construire des logements sociaux, des écoles, des hôpitaux, etc.

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