Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence si les seules occasions où les représentants de ces trois groupes s’unissent physiquement dans le temps et dans l’espace sont ces moments de résistance aux attaques du « caractère arménien » (qui, le reste du temps revêt des définitions différentes pour chacun) : lors de l’hommage annuel en souvenir de l’assassinat de Hrant Dink, aux commémorations du Génocide arménien et dans les manifestations passées pour la défense de Kamp Armen.Cette communication a été présentée à la Conférence sur les Approches critiques de l’identité arménienne au XXIème siècle : Vulnérabilité, Résilence et Transformation, organisé par la Fondation Hrant Dink et Hamazkaïne, à Istanbul, les 7-8 octobre 2016. Il y a vingt ans, j’ai étudié la langue et la littérature arméniennes et j’ai voulu travailler comme enseignant. Amorcé dans les années 90 avec l’émigration à Istanbul de ces familles fuyant la misère du Sud-Est anatolien, et surtout la «sale guerre» entre l’Etat et les rebelles kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), le mouvement s’est encore amplifié ces dix dernières années avec la démocratisation. Mais la société turque, elle, a beaucoup bougé sur le sujet même si à peine 9% des Turcs, selon une étude d’Edam, sont en faveur d’une reconnaissance du génocide. Cela dit, l’Etat turc a pensé à tout et a trouvé une « solution » à ce problème en fichant les citoyens et donnant un code à chaque origine ethnique. Il serait trop long ici de faire une étude exhaustive des raisons historiques, culturelles et sociales sous-tendant la relation entre arménité et christianisme, qui s’exprime effectivement à différents degrés à travers les communautés arméniennes du monde entier. Nous avons peut-être changé de religion mais tant que ces noms ne changent pas, je suis arménien. C’est une déclaration juste et très importante. Chaque paragraphe peut vous mettre à l’aise ou mal à l’aise. Mais c’était la seule famille arménienne du lieu et son père a décidé d’émigrer vers Istanbul avant l’adolescence de sa fille, de peur qu’elle ne soit enlevée pour un mariage forcé comme cela se faisait encore souvent dans les années 80. Peut être craignait-on que l’identité arménienne allait disparaître et qu’elle ne soit pas transmise aux enfants ? Fikrit Calis, 55 ans, a toujours su, lui, qu’il était arménien, comme d’ailleurs la quasi-totalité des habitants de son village de la région de Mouch (sud-est) : deux tiers étaient restés chrétiens, mais un tiers - dont sa famille - s’était convertis à l’islam. Ou bien souvent, lorsqu’on demandait à quelqu’un sa religion, il répondait : « Je suis arménien ». Ma race est arménienne. Oui, vraiment. «J’ai grandi en parlant kurde à la maison et turc à l’école», raconte cet ancien commerçant qui sera candidat aux législatives turques, le 7 juin, pour le HDP (le parti prokurde) tout en affirmant haut et fort son identité arménienne et son nouveau prénom de Kevork pris après son baptême il y a deux ans. // ]]>. Comme la grande majorité d’entre eux appartiennent au prolétariat et surtout que beaucoup, et surtout les femmes, viennent travailler comme employés de maison dans les familles arméniennes chrétiennes locales, ces dernières les regardent de haut. Je ne suis pas expert en analyse politique, mais, je crois, qu’il tente de dire au gouvernement : « Trouvons un accord dès que possible, il reste seulement un an avant l’échéance de 2015 et j’ai une carte à jouer à ce sujet ». Sur sa carte d’identité, il a fait inscrire sa nouvelle religion. À la fin de la guerre, l'Empire ottoman est démembré et laisse la place à la Turquie moderne. Pour le Patriarcat, on ne peut pas être Arménien sans être chrétien. Mais, le problème n’était pas uniquement lié au fait que le prétendant soit musulman. Le problème créé par les déclarations de Bese Hozat a-t-il été résolu ? Génocide arménien : «Je n'aurai plus de haine», «J’ai décidé d’aller voir sur place, de venir en Turquie», Profitez du journal du jour en version numérique et du journal du lendemain avant tout le monde, Turquie : la renaissance des Arméniens cachés, Libération en version papier et numérique. Les Arméniens de Turquie, (turc : Türkiye Ermenileri; arménien : Թուրքահայեր, aussi Թրքահայեր, "Turcs Arméniens"), après la fondation officielle de l'État turc en 1923 par Mustafa Kémal, pour la plupart survivants du génocide arménien de 1915-1916, vivent actuellement principalement à Istanbul évaluée à 45 000 personnes (approximativement 75 % de la population turque arménienne)[1], mais aussi dans d'autres villes, notamment à l'est du pays. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres types d'aide pour résoudre chaque puzzle, "Capitale arménienne aujourdhui en turquie", Ancienne ville arménienne située en turquie, Capitale arménienne qui fait du pastis avec sade, Si elle est du nord, sa capitale est raleigh. C’est difficile. Dans les églises œcuméniques, il y a des gens de toutes les nations. download Plainte . Il tente ainsi de présenter ce qu’il nomme « les trois “types” d'Arméniens vivant actuellement en Turquie » : les membres de la minorité traditionnelle chrétienne arménienne de Turquie, la fameuse Hamaynk (communauté) ; les citoyens arméniens musulmans de Turquie (avec leurs ramifications internes) ; et enfin, les travailleurs migrants de la République d’Arménie. Et c’est très dur. Mais autrefois, si je donne encore un exemple issu de ma famille, les Arméniens de Tokat ou de Kayseri étaient, par exemple, considérés comme des « Kavaretsi », c’est-a-dire comme des Anatoliens ou des paysans. Cette réalité émergente des Arméniens cachés montre d’un coup qu’il y a en Turquie bien plus que les 60 000 Arméniens répertoriés comme tels à Istanbul, descendants d’une communauté ayant échappé aux déportations après les arrestations du 24 avril 1915 de 500 cadres politiques et intellectuels. Dans les villages et hameaux du pays kurde, où les liens tribaux restent très forts, chacun sait qui est qui. Un cinquantenaire l’a exprimé sans détour : « On est arménien mais on participe aux prière à la mosquée ? J’ai entendu de nombreux migrants se plaindre que les Arméniens de Turquie sont dépourvus de valeurs arméniennes et se sont « turquifiés ». » Les Arméniens musulmans, pour leur part, ne jugent pas de l’arménité des Chrétiens. J’ai essayé de leur expliquer. Mais aujourd’hui le mot est partout à la télévision comme dans les livres», témoigne Fethiye Cetin, soulignant que retrouver ses origines arméniennes est devenu aujourd’hui un objet de fierté. J’étais musulman, j’allais au cours de Coran mais on me traitait de "gaiour" [non-musulman en turc, ndlr] ou de "file" [en kurde] car presque tous les habitants de notre village étaient des descendants de survivants même s’ils ne parlaient plus la langue», témoigne Fikrit Calis qui n’a appris l’arménien qu’après son arrivée à Istanbul à la fin des années 80, en même temps que tous les habitants de ce hameau d’Acarkoyri, qui fuyaient les combats entre l’armée et le PKK. Ensuite, ces amis se sont mariés et ont eu des enfants, ils ont acheté un piano pour chez eux et ils ont fait prendre des cours de piano à leurs enfants. «C’est alors que mes parents ont décidé de sortir du silence. Puisque vous vivez avec eux, vous avez sûrement un « lien de sang« avec eux. Copyright © 2011 Maintenant, les enfants des Arméniens vivant clandestinement en Turquie sont acceptés dans les écoles, mais ils ne peuvent pas avoir de diplôme. Dans ces conditions, vous commencez votre vie en étant battu 2-0. Un exemple frappant à ce sujet : William Saroyan vit à Fresno, mais ne peut jamais se sentir réellement appartenir à ces terres. Ils sont un témoignage vivant de la mémoire du génocide. Vous ne pouvez vivre votre identité qu’à deux endroits : à l’église et à l’école. Pour ces gens, être chrétien est une condition sine qua non. Quelle différence alors entre eux et les Turcs ? Si cette réalité n’avait pas existé, nous aurions vécu comme « des opprimés à bout de souffle ». Si nous voulons faire de la musique, le piano est l’instrument de base. La ville abrite de nombreux édifices religieux tels que la Mosquée Menucehr, ou les églises Saint-Grégoire. L’an dernier, le 24 avril 2014, pour le 99e anniversaire du génocide, Recep Tayyip Erdogan, alors encore Premier ministre, avait, dans un communiqué ambigu et ampoulé, présenté «ses condoléances aux petits-enfants des Arméniens qui ont perdu la vie dans les circonstances qui ont marqué le début du XXe siècle». S’il a grandi à Istanbul, il revenait en famille tous les étés dans ces montagnes. Par exemple, dans le passé, le mariage d’un Arménien avec un Turc ou d’un Turc avec un Arménien était très difficile. Ils ont été interrogés dans les bureaux de police, arrêtés, mis en prison et ils ont été obligés de quitter ce pays dans les années 60. Ils sont de Siirt, de Mus et de Bitlis. Les journaux turcs étaient traduits mot à mot en arménien. L’État et le système ne vous permettent pas de le faire. Naturellement, mais bien sûr, si l’on compare avec la société musulmane, je constate que notre société utilise l’église dans un sens plus culturel et folklorique aujourd’hui. Maintenant, vous pouvez aller et venir relativement plus confortablement et librement. «Je veux voir si ces gens sont sincères, s’ils sont prêts, s’il le faut, à payer le prix de leur identité arménienne ou s’ils vont à nouveau se défiler comme leurs aïeux», soupire une vieille dame. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres mots utiles Est-il possible de faire une demande aujourd’hui et dire : « Je voudrais connaitre mon code d’origine ethnique» ? Bien sûr, il ne prononcera pas le mot « sale Arabe », mais c’est cela qu’on entend. Le génocide des Arméniens, cent ans après. Bien sûr qu’elles ont un poids. «Si je décidais ici à Istanbul de redevenir chrétien, notre famille, dont la quasi-totalité vit encore dans le pays kurde, deviendrait une cible en tant que parents d’apostats même si, dans le coin, chacun sait que nous sommes des Arméniens convertis à l’islam», explique Nurettin Yasar, originaire, comme Fikrit Calis,d’un village de la région de Mouch. Si vous étiez une bonne personne, vous ne pourriez pas vivre avec ces mauvais gens. (2) «Les Restes de l’épée», de Laurence Ritter et Max Sivaslian, éditionsThaddée. Employé d’une ONG humanitaire islamique, Erol Ketenci était depuis des années hanté par le doute. Quand j’en aurai fini avec mon travail, je reprendrai ce nom parce que je veux qu’il dure… » Ainsi, pour au moins quelques unes de ces personnes, l’identification en tant qu’Arménien constitue-t-elle un forme de résistance à une politique centenaire d’assimilation et de discrimination. Aujourd’hui, il y a des efforts qui sont faits pour corriger ceci. Vous vous sentez coincé, surtout le soir car vous pensez à ce qui s’est passé dans la journée. Points de vues de Turquie, d'Arménie et de la Diaspora Je vous donne un exemple à propos de cela. Elles se sont mariées et ont fait des enfants tournant en apparence la page. Ces identités ont-elles aussi un poids en Turquie ? Comme c’était ainsi, les relations restaient uniquement dans le cadre de l’Église. «Le phénomène des convertis pose de façon nouvelle la question de l’identité arménienne», reconnaît Laurence Ritter, journaliste et sociologue, auteure d’un ouvrage de référence sur les Arméniens islamisés (2). Il affirme clairement que 1915 est un génocide. Les migrants arméniens n’ont cessé de venir en Turquie depuis l’indépendance de la République d’Arménie en 1991, motivés par des raisons économiques. On estime qu’il y a aujourd’hui entre 60 000 et 70 000 citoyens arméniens chrétiens en Turquie. De manière conjoncturelle, en même temps que les Kurdes, nous avons également eu l’occasion de respirer, d’exprimer nos idées. Génération après génération, la mémoire s’est transmise malgré une «turquisation» ou une «kurdisation» de façade. Cela n’a aucun sens et ne me regarde pas. La société subit des dommages en termes de qualité et de quantité. C’est sous son égide que les activités culturelles et sociales pouvaient être organisées. Non, je ne pense pas. Apparemment, ils n’ont pas eu de réponse. On imagine d’ores et déjà d’autres interprétations et définitions locales possibles ailleurs dans le monde et la nécessité de mener de plus amples recherches en ce sens en vue d’une meilleure compréhension de l’identité arménienne contemporaine. Budget : les milliards de la relance sous les projecteurs, Rachida Dati veut «gagner la présidentielle de 2022», Cancer du sein : «Le Covid a bloqué le dépistage et retardé le diagnostic» Abonnés, Labour : Keir Starmer à la reconquête des fiefs perdus Abonnés, Un million de morts du coronavirus dans le monde. Alors que les Arméniens chrétiens et les Migrants disposent d’entités institutionnelles leur fournissant les moyens à la fois pratiques et symboliques/idéologiques d’agir et de se penser en tant qu’Arméniens, ces citoyens arméniens non chrétiens de Turquie n’ont plus que leur passé, celui de leurs familles, sur lequel fonder leur arménité. Nous baptisons les enfants lorsqu’ils sont très petits, à l’âge d’un an. Autrefois, les Arméniens allaient à l’église en couvrant leur tête, comme les musulmans, n’est-ce pas ? Les autorités religieuses arméniennes d’Istanbul, et notamment Mgr Aram Atesian qui, depuis des années, remplace le patriarche malade, restent prudentes, voire méfiantes, et n’acceptent les baptêmes qu’au compte-gouttes. Pendant longtemps, les Arméniens de Turquie devaient garder une distance avec l’Arménie — membre de l’Union soviétique — en raison du fait que la Turquie faisait partie de l’OTAN et qu’on entendait souvent le slogan : « Que celui qui se sent pas bien ici aille à Moscou ! De la même manière, les documents restaient dans je ne sais quel département du Ministère de l’Intérieur en Arménie. C’est vrai, nous ne pouvons pas le nier, nous devons accepter et construire notre avenir sur cette vérité. J’ai été approuvé à contrecœur. Non. Les Arméniens de Turquie, (turc : Türkiye Ermenileri; arménien : Թուրքահայեր, aussi Թրքահայեր, \"Turcs Arméniens\"), après la fondation officielle de l'État turc en 1923 par Mustafa Kémal, pour la plupart survivants du génocide arménien de 1915-1916, vivent actuellement principalement à Istanbul évaluée à 45 000 personnes (approximativement 75 % de la population turque arménienne)1, mais aussi dans d'autres villes, notamment … Peu de choses ont changé depuis cette époque. Le retour vers les origines d’Ismail Cem a abouti à son baptême, en 2013, avec le prénom de Stepan. Ce n’est pas un nombre élevé, mais nous essayons de porter ce nombre à quinze ou vingt livres par an. Il consiste en premier lieu à poser comme un fait qu’on est arménien simplement parce que ses ancêtres l’étaient, puis à travailler à récupérer ce qui été perdu de cette identité au fil d’une politique constante d’annihilation et d’assimilation. Le peuple arménien s'était établi historiquement depuis des millénaires dans l'est de l'Asie mineure et au sud du Caucase. Je vis de cette manière. Il peut paraître ironique de noter pour finir que ces trois groupes distincts d’Arméniens sont peut-être plus proches les uns des autres lorsque considérés d’un quatrième point de vue, extérieur cette fois: celui du nationalisme turc.
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