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Et d’avoir trouvé cela, c’est suffisant pour lui donner toute la liberté dont il a besoin. liberté ! Un moment de théâtre magnifique aujourd’hui au théâtre de Nesle avec « HAMLET », de Jules Laforgue mis en scène par Pierre-Olivier Scotto ! La seconde raison est que Laforgue aurait aperçu, avec beaucoup plus de justesse qu’il n’y paraît, le drame shakespearien, ce que Paul Bourget déjà affirmait. Bonnefoy se penche sur la « readiness » que met en oeuvre Hamlet et qui le prédispose à apprendre et à recevoir les multiples désillusions de ce monde. Né dans une famille qui avait émigré en espérant faire fortune, il est le deuxième de onze enfants. Le texte fut publié en 1603. Michele Hannoosh, Parody and Decadence. Le contraste avec Victor Hugo, dont je dirai un mot à la toute fin, est à ce titre frappant ; car à aucun moment Bonnefoy n’a considéré son William Shakespeare, pourtant majeur dans le siècle. […] Il faut agir ! Quelque chose fut laissé en plan dans ce croquis et demeurera dans cet état, sans pour autant disparaître complètement, en restant comme horizon, précisément. On s’entend à considérer que Shakespeare s’est surtout servi d’une traduction française, largement enjolivée, de François de Belleforest, parue en 1570, et d’une pièce aujourd’hui disparue, l’Ur-Hamlet, possiblement composée par Thomas Kyd (1589 environ). S’il existe un mentir-vrai typiquement shakespearien, Laforgue nous aide peut-être à voir qu’il présente aussi un rire-sérieux pas moins révélateur. Et c’est pour aussitôt surprendre encore, car Bonnefoy veut lire dans cette Moralité un récit pictural, où la « couleur » serait un personnage fondamental. Se sauvera-t-il lui même de sa folie ? Pour lui, Laforgue aura montré « la frontière du signe et de ce qui reste au-dehors de lui », et « que la poésie ne naît pas des mots mais de l’excès sur leur sens de la présence des choses[18] ». Surtout, Laforgue multipliera les dialogues dans son Hamlet, au contraire des romantiques qui l’ont choisi comme représentation du moi solitaire, et il retrouvera ainsi une valeur fondamentale chez Shakespeare, pour qui chaque personnage ne se définit que par les relations qu’il entretient avec ceux qui l’entourent : « En se tournant vers Laërte, en renouant ainsi avec Shakespeare de ce point de vue qui est essentiel, Laforgue accroît son refus du romantisme. J’aimerais ici montrer que la question que pose la Moralité se situe au coeur de sa réflexion sur Hamlet et déborde le cadre de son article sur Laforgue. En établissant que le départ peut être un retour, et que ce retour aurait les attributs d’une reconnexion filiale, le Hamlet de Laforgue conquiert ainsi la liberté que n’ont pas les autres Hamlet, qui se tiennent tous face à un choix déchirant. Hamlet, of De gevolgen der kinderliefde Jan Jacob Slauerhoff Traduction en Hollandais. C’est toujours cette façon qu’a Laforgue de faire sentir que d’autres récits sont possibles, que peut-être ils auraient quelque chose d’essentiel à nous dire, et qu’en somme on doit s’aviser, se soucier de ce qui n’est jamais dit, comme de ces lieux où on n’ira jamais – tout ce que Bonnefoy, pour sa part, appellera « l’arrière-pays[29] ». […] Car notre vers […] nous donne à entendre un anagramme assez complet, bien que dispersé, du nom du père[36] […] ». Quant à Polonius et Ophélie, Laforgue reprend le schème shakespearien, quoiqu’il le laisse intact en dehors de l’action. Dans «Hamlet», Jules Laforgue (1996) parodie la tragédie de Shakespeare tout en faisant des jeux d´imitation et de translation, tout en la transformant dans une nouvelle parodique, ironique et poétique, dans laquelle Hamlet est incompréhensible et lunatique, cependant, plus décidé et pessimiste que celui de Shakespeare. Laforgue mentionne alors que le personnage est sous l’emprise du « Démon de la Réalité », pris de remords, comme s’il pressentait le drame oedipien que cette soif de violence suggère : Il rentra à pas de loup, courut s’enfermer dans sa tour, sans lumière, barbotant halluciné dans un grouillement clignotant d’yeux crevés, d’yeux crevés barbouillés d’inessuyables larmes, puis se blottit tout habillé sous ses couvertures, cuisant de sueurs froides, pleurant de l’élixir des larmes, songeant presque à s’assassiner, ou du moins à se balafrer, en expiation ; sentant bien dans son coeur, son coeur d’or submergé à jamais dans cette mare de pauvres yeux crevés immortellement pensifs. Attention, ces mesures sont susceptibles d'évoluer dans les jours et semaines à venir, et seraient dans ce cas mises à jour le plus rapidement possible. Or si fécond que soit ce dialogue entre Bonnefoy et Laforgue[24], il n’en laisse pas moins dans l’ombre des aspects importants, et qui touchent tant à l’oeuvre d’ensemble de Laforgue qu’à l’interprétation particulière de son Hamlet. Puis deux bonnes journées de janvier à Hambourg – le port – l’arrivée d’un paquebot avec le pavillon de Montevideo (raies bleues sur blanc, et soleil d’or dans le coin), vécu dans le quartier des matelots, indigestion des fruits du Sud, bananes et [un mot illisible], intéressantes séries de caboulots, négresses, chanteuses norvégiennes et anglaises, tirs, kiosques où l’on se pèse, ménageries des îles, phénomènes, etc. », Un trouble qui, à mon sens, n’est pas sans lien avec l’évocation du pavillon montévidéen, segment de phrase beaucoup plus élaboré que le reste et d’ailleurs complété par le dessin en marge. La seconde lecture est pour sa part marginale, on la voit esquissée d’abord dans le poème « La Béatrice » de Baudelaire, lorsqu’il se compare furtivement à Hamlet[10], « ce bon vivant / Ce gueux, cet histrion en vacances, ce drôle[11] » ; puis, dans la moralité de Laforgue qui, seule dans tout le siècle, n’aurait pas succombé au « manteau d’encre » d’Hamlet. Cette étude porte sur la réécriture de « Hamlet » par Laforgue, dans ses Moralités légendaires. These articles can be consulted through the digital resources portal of one of Érudit's 1,200 partner institutions or subscribers. Mais surtout, le Hamlet de Laforgue est remarquable par sa violence gratuite et spontanée, qui tranche avec l’impossibilité d’agir du héros shakespearien. » Ce sont surtout les deux chapitres que Jean-Pierre Richard dédie à Laforgue, dans ses Pages paysages, chapitres qu’il vaudrait la peine d’associer – ce que Richard du reste esquisse brièvement –, et qui portent, l’un sur les Complaintes et le motif du « sang », qui charrie notamment le thème de la filiation, et l’autre sur un vers des « Préludes autobiographiques », marqué par ce désir de partir[33]. - 0f. En effet, il remarque comment la finale du vers nous ramène aux questions de filiations, celles mêmes qui président à la symbolique du « sang » dans les Complaintes : « La plongée sous-marine renvoie la rêverie […] vers l’utopie, toute régressive, d’un corps maternel intérieurement réinvesti » ; « Et cet onirisme foetal a quelque chose à voir aussi bien sûr, mais d’une autre manière, avec la figure paternelle. Ainsi son Hamlet « domestiqué par un temps et des milieux » et qui proclame que « […] tout est hérédité. cit., p. 90. Yves Bonnefoy, « Laforgue : Hamlet et la couleur », Le Siècle de Baudelaire, Paris, Éditions du Seuil (La Librairie du XXIe siècle), 2014, p. 167. Mais il ne dit absolument rien de son père, malgré de multiples mentions au romantisme. Ce mépris de la littérature, de la poésie qui n’est faite que pour entretenir les illusions, semble alors, selon Bonnefoy, bien loin « de la poétique orgueilleuse qui s’affirmait dans les Hamlet pourtant tragiques et parfois suicidaires de Delacroix, de Mallarmé, de Villiers[13] ». Jules Laforgue, né à Montevideo le 16 août 1860 et mort à Paris le 20 août 1887, est un poète du mouvement décadent français. Nous proposons ensuite une relecture de la Moralité, où le personnage principal, avec les modifications que lui apporte Laforgue, représente au mieux une injonction à partir qui est vécue comme un retour aux origines, filiales notamment. » Évoquant ensuite la majuscule du pronom, Richard affirme que ce qui part réellement dans cet énoncé performatif est précisément le « Je » « magistral et majuscule », la « conscience de soi, maîtresse d’elle-même et reine de son monde[35] ». Bonnefoy, lui-même traducteur et grand lecteur d’Hamlet, comme de tout Shakespeare, et qui a donc avec son oeuvre un même désir de réactualisation, de réappropriation, de découverte et de critique que Laforgue ; et qui peut ainsi mieux cerner son fondement et son ambition, sa teneur et sa texture propre. Il faut que je tue, ou que je m’évade d’ici ! Et je n’aurai plus qu’à agir, qu’à signer ! Et c’est donc vers l’essai tout récent de Bonnefoy que je vais me tourner, pour confirmer que la découverte de Laforgue y est encore effective. Laforgue était d’évidence attaché à découvrir les origines sous la représentation, puisqu’il fait le pèlerinage à Elseneur comme s’il s’agissait du vrai foyer d’Hamlet ; il note une expression des habitants dont Hamlet père, certainement, se souvient lorsqu’il parle ; et dans sa version du mythe, il conservera les noms danois de Saxo Grammaticus, source lointaine de Shakespeare[3]. Jean-Pierre Richard, « Le sang de la complainte (Laforgue) » et « Donc je m’en vais (Laforgue) », Pages paysages. C’est la faille que je disais, dont les tassements ultimes ne se sont pas encore produits[6]. HAMLET de Jules Laforgue Mise en scène: Pierre-Olivier SCOTTO, assisté de Violette ERHART Adaptation/Interprétation: Kévin GOUABAULT La position que tient Laforgue dans l’oeuvre critique de Bonnefoy est des plus particulières et tient lieu de ce type d’« omission » flagrante dont parle Borges. L’ordre se fragmenta, la terre des signes et des promesses se retrouva la nature, la vie matière, le rapport de la personne à soi une énigme, et le destin une solitude. Agir ! Hamlet, de Jules Laforgue. Oh ! Dans une lettre à Gustave Kahn, souvent citée lorsqu’il est question de « Hamlet ou les suites de la piété filiale », Jules Laforgue évoque succinctement « le pavillon de Montevideo », puis il le dessine en marge, dessin qu’on a perdu depuis. On en trouve une trace indéniable dans le recueil qu’il compose alors, les Fleurs de bonne volonté comptant pas moins de dix poèmes introduits par une épigraphe tirée d’Hamlet, sur les cinquante-six poèmes du recueil[25]. Cette nouvelle poétique sera celle de la couleur, moins une volonté de représentation que d’attestation du monde tel qu’il est, sans désir de le dissimuler derrière une illusion insatisfaite. Et c’est ainsi qu’il en vient à considérer, comme l’a développé Laforgue, ce théâtre dans le théâtre où Hamlet se fait metteur en scène, versificateur, et même, pour un moment, acteur ; où Hamlet montre, en somme, son « côté artiste » devant toute l’assistance, au risque de paraître pour un temps sortir de son rôle propre. C’est pourquoi sa place dans le recueil Le Siècle de Baudelaire est justifiée : non tant parce qu’il y parle de Baudelaire, ce qu’il fait du reste mais brièvement, mais plutôt parce que Laforgue lui permet une vue surplombante sur le XIXe siècle, qui trouve en son centre Baudelaire (ce que nous savions déjà), mais aussi et peut-être surtout, Hamlet. Réservez vos billets pour Hamlet de Jules Laforgue - Théâtre de Nesle - grande salle à Paris sur BilletRéduc Prix réduits jusqu'à la dernière minute Paiement Sécurisé Hamlet, toujours en quête de vengeance et de vérité, s'interroge sur son propre drame à travers ses méditations et ses aberrations. Peut-on nous-même noter cette image et poursuivre la lecture, comme si elle n’avait qu’une fonction décorative ? Je ne m’attarderai pas à cette question, qui est vaste et qui dépasse largement les études génériques, mais j’aimerais seulement noter une remarque apparemment incidente, mais qui pointe un fait central dans le récit de Laforgue : Le cri d’Hécube enseigne à Shakespeare qu’il faut entendre ce que les mots, que la poésie ranime, pressentent ou même savent de l’être au monde fondamental ; et qu’il n’a donc pas à observer l’homme Hamlet comme on peut imaginer qu’il existe, à le situer dans la société qui l’environne et le détermine, à le laisser, en somme, se dire avec ce que le langage a d’éteint, de résigné : mais l’écarter, hardiment, décider de prendre sa place dans la réflexion sur l’existence et sur l’être, travailler sur ces situations de vie quotidienne que le dramaturge d’auparavant se contentait d’observer[23]. Et il est temps, maintenant, de noter que Laforgue rencontre le pavillon montévidéen, au port d’Hambourg, à son retour d’Elseneur ; et qu’il revient ensuite à la lecture d’Hamlet, avec une meilleure connaissance de la langue originale, de même qu’à l’écriture de son propre conte. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de réduction . It leads him to reject the traditional figure of the author as master or father of his works: like Hamlet Laforgue wants to be the "son of his works". Voyage particulièrement ardu, sur une mer inhospitalière, dans une atmosphère de spleen où le poète symboliste peut facilement se transposer dans le personnage torturé de Shakespeare. Ce savoir positif – le récit de Laforgue le montre bien – ne peut être qu’une partie de l’équation, car si des éclaircies de couleur se font jour dans son conte, c’est que les auront préparées les mots de l’ironie qui, eux, accusent plus qu’ils n’éloignent le mensonge. Il a publié aux éditions Nota Bene un essai intitulé Vaisseau, le grand poème, un numéro de la revue Études littéraires portant sur Le Verset moderne ainsi que le collectif Genres littéraires et peinture. Cette dernière sera publiée en novembre et décembre 1886, dans un des riches numéros de La Vogue. C’est plutôt aux Moralités légendaires qu’il s’intéresse, et particulièrement à sa réécriture du mythe shakespearien par excellence, qui devient, chez Laforgue, « Hamlet ou les suites de la piété filiale ». Cela nous éloigne du texte lui-même, pourtant bien assez surprenant déjà. Il prend le personnage d’un mythe, le dépouille de sa mythologie, le fait évoluer dans un monde irréel fantaisiste et joue avec l’absurde. Ici, la vengeance et la représentation théâtrale sont prises d’un même mouvement, et laissent apparaître, inopinément, une troisième option, dont la justification peut étonner au premier regard : – Ça y est. Laforgue fait précéder son récit d’un prologue de son cru, il fait mourir Polonius avant l’entrée des comédiens, hors du temps diégétique, tout comme Ophélie du reste. Mais on ne peut la mentionner avec des positionnements si différents sans songer à son potentiel de traductions, de commentaires, d’interprétations. 1964 Moralités légendaires Éditeur: Mercure de France. Cf. Le plus surprenant sera encore d’observer que Bonnefoy retrouve, au moins en partie, le Shakespeare romantique d’où il était parti, assez sommairement il est vrai. OCII, p. 147, cité par Yves Bonnefoy, Le Siècle de Baudelaire, op. Cette étude porte sur la réécriture de « Hamlet » par Laforgue, dans ses Moralités légendaires. Outre Yorick, dont j’ai déjà dit qu’il était ici le demi-frère d’Hamlet, certains des personnages principaux retrouvent chez Laforgue leurs noms danois, son père devenant Hoewendill, sa mère Gerutha, et Claudius, Fengo ; sans compter qu’une comédienne se nomme Ophelia, mais doit emprunter rapidement son surnom, Kate, pour ne pas troubler la mémoire d’Hamlet. Expression elle-même shakespearienne pour Albert Sonnenfeld, qui rappelle à son propos la réplique d’Hamlet : « I am but mad north-north-west » (acte 2, scène 2). Or il vaut la peine de citer un dernier extrait de cette préface écrite en 1978, soit plus de vingt ans après sa première traduction d’Hamlet. Si Laforgue n’est pas nommé ici, à ce point d’acmé où se concentrerait toute la quête de Shakespeare, quête « poétique » selon Bonnefoy, on ne manque pourtant pas d’y songer. Le Roi Lear, préface et traduction d’Yves Bonnefoy, Paris, Gallimard (Folio classique), 1978, p. 7. Nous tenterons d’éclairer ces questions en relisant le « Hamlet » de Laforgue à l’aide notamment de la critique qu’en offre Yves Bonnefoy, chez qui Laforgue apparaît avec la même fugacité, malgré une attention indéniable à son oeuvre. ), de ma mère prostituée (vision qui m’a saccagé la Femme et m’a poussé à faire mourir de honte et de détérioration la céleste Ophélie ! Ce Laforgue n’est plus tout à fait un personnage qui hésite, même si sa forte résolution a quelque chose d’ironique et de désespéré. Dans sa préface à l’édition chez Gallimard, combinée, de Hamlet et du Roi Lear, Bonnefoy note que le premier de ces drames trace, d’une limite qui passe en son coeur même, entre le père et le fils nommés Hamlet, la fracture entre l’ancien Moyen Âge et les temps modernes. Une seule fois, en effet, celui-ci s’est prononcé sur Jules Laforgue, pourtant lui aussi un poète important de la modernité ; un poète que son ami Borges considérait parmi les plus grands, et que les poètes anglais modernes, qu’il a lus avec beaucoup d’attention, ont élu parmi leurs pères. Toutes ces épigraphes sont en anglais, avec parfois des erreurs de transcription, et pointent généralement toutes vers la relation trouble et quelque peu misogyne qu’Hamlet entretient avec Ophélie, un aspect que la Moralité déjà soulignait et qui retiendra l’attention de Bonnefoy également, comme on l’a vu. / Let not the royal bed of Denmark be / A couch for luxury and damnèd incest. Dans ce vers tiré du poème liminaire des Complaintes, « Donc Je m’en vais flottant aux orgues sous-marins » (que Richard note « je », même s’il insiste sur la majuscule du pronom), le critique voit à l’oeuvre l’acte d’un performatif : « [S]’y prononce dans l’ordre du performatif (je m’en vais : je le dis et je le fais, je le fais par ce dire même) l’événement, ou la décision d’une cassure, événement qui serait aussi avènement[34]. Cf. On connaît la prédilection de Bonnefoy, longtemps affirmée, pour les poètes modernes du XIXe siècle, Baudelaire, Rimbaud et Mallarmé. Ce « Hamlet » ne désigne pas seulement le personnage de la diégèse, mais aussi le personnage shakespearien, et le mythe qui s’ensuit : à ce Hamlet historique il manque l’option de la liberté, de celle que procure le départ physique, celle que promettent tous les paquebots et tous les pavillons de ce monde. On y voit cheminer comme une approche de la moralité laforguienne, un aperçu des grincements du poète moderne : Le nouveau rapport à soi du souverain sans royaume n’est pas une paix, un grand rire clair déchirant l’antique souci, il faut y reconnaître au contraire un affinement de la souffrance invaincue, sa réduction à une note suraiguë, presque inaudible et pourtant omniprésente, l’ironie, presque celle dont parlera Kierkegaard, qui n’est l’entrain ou le rire que pour les glacer de sa nostalgie. Et surtout, la fuite plutôt que le meurtre ne permet pas de satisfaire ni d’effacer le fantôme d’Hamlet père, qui est bien le seul personnage de la pièce qui n’est pas attaché à un lieu particulier.

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